Page 17 - Journal Lormaison
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En 1244, une charte stipule que Jean de Lormaison nom « Leumaisons », leu signifiant « loup », en vieux
approuve des donations de terres, par plusieurs picard comme en vieux français. Ces mêmes linguistes
de ses vassaux, aux templiers d’Ivry-le-Temple. Les s’accordent à dire qu’il s’agirait vraisemblablement
Archives nationales conservent le moulage du sceau d’une erreur d’interprétation, car « leu » veut également
du seigneur, appendu à la charte, et formé de six dire « leur » en vieux picard. La véritable origine du nom
macles (losanges évidés), en position 3, 2, 1.
de notre village serait finalement et plus sobrement
Vers 1250, l’offi
Vers 1250, l’official de l’évêque de Beauvais se nomme « leurs maisons » et non pas les « maisons des loups ».
cial de l’évêque de Beauvais se nomme
« leurs maisons » et non pas les « maisons des loups ».
Hugues de Lormaison, probablement le frère
Hugues de Lormaison, probablement le frère
Eti enne, seigneur de Lormaison,
En 1390,
de Jean. L’offi
de Jean. L’official, personnage important et En 1390, Etienne, seigneur de Lormaison,
cial, personnage important et
écuyer du roi, devient le nouveau
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influent, est le juge ecclésiastique d’un écuyer du roi, devient le nouveau
capitaine de Beauvais. Il est en charge
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diocèse, où il rend la justice au nom de capitaine de Beauvais. Il est en charge
son évêque. de la défense de la cité. Un poste
de la défense de la cité. Un poste
crucial, en pleine guerre de cent ans.
Au moyen-âge, les actes officiels de crucial, en pleine guerre de cent ans.
l’Eglise sont écrits en latin, et même les En 1396, une trêve s’instaure pourtant
noms de personnes sont latinisés. C’est entre la France et l’Angleterre, mais elle
ainsi que dans plusieurs chartes, Hugues sera de courte durée. Isabelle, la fille du
de Lormaison devient Hugo de Lupidomibus. roi de France, Charles VI, épouse en effet
Hugues est traduit par « Hugo », et Lormaison par le roi d’Angleterre, Richard II. Il s’agit d’une pure
« Lupidomibus », qui signifie en latin les « maisons des alliance politique, Isabelle n’étant âgée que de sept
loups ». ans. Le seigneur de Lormaison fait partie du cortège
Selon plusieurs linguistes, cette traduction est due qui accompagne l’enfant jusque Calais, alors territoire
à l’interprétation qui a pu être faite à l’époque du anglais.
Vers 1400, Etienne de Lormaison est l’un des neuf cent cinquante membres de la Cour amoureuse de
Charles VI. Il s’agit d’une compagnie chevaleresque qui célèbre la gent féminine,
par des concours de rhétorique, de chants et de poésies.
La Cour amoureuse est régie par des statuts très
stricts. Des historiens ont vu dans cette compagnie les
prémices d’une « monarchie centralisée », car c’est le
moyen pour Charles VI de consolider son autorité sur
les principaux vassaux de son royaume.
On a retrouvé plusieurs armoriaux des membres de la
Cour amoureuse. Le blason du seigneur de Lormaison
est « d’argent à six macles de gueules (rouge), 3,2,1 ».
Etienne de Lormaison meurt en 1413. Il fut inhumé
dans l’abbaye de Ressons, qui a disparu au XVIIIe siècle,
remplacée par l’église actuelle. Selon des témoignages
anciens, le tombeau du seigneur était orné de son
blason. Il était enterré aux côtés de sa femme, morte
en 1393. Elle se nommait Isabelle La Truie, et sur le
blason de Madame, également gravé sur la tombe,
figuraient deux truies qui se regardaient face à face.
Cela ne s’invente pas.
À bientôt …
À bientôt …
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