Page 5 - LORMAISON n° 45
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Hommage à
Samuel Paty
C’EST DEVANT UNE QUARANTAINE DE PERSONNES
QUE LE DISCOURS RENDANT HOMMAGE À SAMUEL PATY,
NOUS INVITANT TOUS À LUTTER CONTRE LE TERRORISME,
A ÉTÉ LU.
Si le nombre de quarante personnes présentes peut paraître faible par rapport à l’horreur des faits et à l’émotion suscitée, il
faut se rappeler que cet hommage a dû être organisé en deux jours avec comme seul moyen de communication, les réseaux
sociaux (compte tenu du délai). Ramené à la population Nationale, c’est plus de 2 millions de personnes qui auraient assisté à
cet hommage. Pour les nombreuses personnes qui n’ont pu y assister et qui nous l’ont demandé, vous trouverez ci-dessous le
texte intégral du discours de notre Maire :
Nous sommes tous Ce jour-là, ils avaient voulu assassiner la liberté d’expression.
réunis ce soir, pour Très proches, parce qu’au mois de novembre 2015, l’horreur avait
témoigner notre soutien à la encore frappé. Dans une salle de spectacle. Sur des terrasses de
famille et aux proches de Samuel cafés. Près d’un stade de football. Des lieux de vie. Des lieux de fête.
PATY. Des lieux de bonheur et d’amitié. Un samedi soir.
Au-delà de la pensée, au-delà Ce jour-là, ils avaient voulu assassiner la fraternité.
de la parole, au-delà des mots, Très proches parce que le soir du 14 juillet 2016, sur la « Promenade
au-delà de tout discours, votre des Anglais » l’horreur avait encore une fois frappé. Nice était frappée
présence ce soir, montre aussi dans sa joie, dans sa convivialité et dans sa diversité. 4 minutes et
l’attachement de notre petite 17 secondes de drame qui ont désormais l’éternité d’un cauchemar
commune et donc de la nation avec ces 86 personnes disparues. Ce jour-là ils avaient voulu
entière à notre république et à sa assassiner la liberté.
devise : Très proches parce que le 26 juillet 2016 à Saint Etienne du Rouvray,
LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ l’horreur avait continué de frapper par le meurtre du Père Duhamel.
Ce jour-là, ils avaient voulu assassiner la liberté de croire.
amuel, vous qui étiez Très proches parce que vendredi dernier, par votre meurtre réalisé
professeur d’histoire, vous dans des conditions barbares (et dont le terme n’est pas encore
Sconnaissiez l’importance et la assez fort compte tenu de la sauvagerie), l’horreur a poursuivi sa
portée de cette devise. Héritage du volonté de détruire notre démocratie, notre république. Samuel,
siècle des lumières, cette devise est invoquée la première fois lors par votre assassinat, ils ont voulu assassiner l’avenir de nos enfants,
de la révolution Française. Elle marque le tournant de notre histoire voulu assassiner notre espoir en l’avenir.
et est l’espoir de tout un peuple. Elle est le fondement de notre
démocratie. Le Président de la République, lors d’un précédent hommage,
Des milliers, des millions de nos concitoyens sont morts pour rappelait que la liberté a un prix. Elle n’est pas une évidence. Elle
défendre cette devise, pour défendre notre idéal. Mort en allant en reste une lutte. Une lutte de tous les instants.
combat. Je vous le dis, au-delà de ce moment de deuil et d’émotion que nous
Mais vous en tant que professeur, ce n’est pas au combat que vous partageons ce soir, ce que nous vous devons, c’est de poursuivre
êtes mort… C’est aux portes de l’école, de l’école de la République. inlassablement cette lutte contre le terrorisme.
Ecole de la République qui permet à nos enfants d’apprendre et Ce que veulent nos assaillants, c’est simplement nous voir pleurer.
d’avoir une même chance d’égalité dans la vie professionnelle. Cette lutte contre le terrorisme est le combat de l’état Français. Mais
Mort pour avoir appris à nos enfants. Mort pour avoir enseigné le c’est aussi le combat de tous les Français, de moi, de vous, de nous.
principe de la liberté d’expression à nos enfants. Mort pour avoir fait En effet, c’est un combat de chaque jour, inlassable, discret, dont
comprendre à nos enfants la portée des mots égalité et fraternité. vous avez chacune et chacun une part de la charge ; c’est le combat
Mort pour avoir transmis votre savoir et pour avoir expliqué le de la culture, de l’intelligence, de l’école pour prémunir les esprits
fondement même de notre république. de la tentation de l’obscurantisme ; c’est le combat pour redonner
Ce sentiment est le mien. Mais ce sentiment est aussi le vôtre, celui le sel de ce qui nous tient, de l’union même de la Nation, de ce qui
des millions de Français qui ne se trouvaient pas à Conflans-Sainte- fait notre devise ; c’est le combat économique et social pour que
Honorine ce soir-là. Dont Conflans-Sainte-Honorine n’est pas la ville le fanatisme ne puisse plus croître sur le terreau de la misère et
natale ou de résidence. du déclassement, c’est un combat moral, c’est le combat de notre
Des Français qui, à Lormaison, dans l’Oise, dans les Hauts de France, civilisation.
à Paris ou ailleurs, apprennent la nouvelle. Souvent par bribes au Samuel, je suis certain que vous connaissiez la citation suivante de
gré des messages, des alertes qu’ils reçoivent sur leur téléphone. Malaka YOUSALZAI qui en ce jour sombre apporte une lueur d’espoir.
Des Français qui découvrent au fil de la soirée de vendredi, l’ampleur Un enseignant, un livre, un stylo peuvent changer le monde »
inimaginable et pourtant réelle, de l’horreur. Des Français qui se sont
soudain sentis très loin et en même temps très proches. Je vous invite à observer une minute de silence en hommage à
Très proches, parce que le 7 janvier 2015, l’horreur avait déjà frappé Samuel PATY et aux valeurs républicaines qu’il enseignait.
à Charlie Hebdo, à l’Hyper Cacher de Paris et à Montrouge.
« UN ENSEIGNANT , UN LIVRE, UN S T YL O PEU VENT CHANGER LE MONDE »
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